En musculation, tu peux connaître facilement tes progrès en mesurant ton tour de bras.
En méditation, tu n’as aucune variable mesurable pour enregistrer ta progression.
La plupart des débutants échouent à méditer tous les jours à cause d’un manque de « résultats ».
L’impression de perdre du temps pour rien.
Même s’il n’est pas chose aisée de connaître sa progression dans un domaine aussi abstrait que la méditation, il existe quelques indicateurs qui permettent de savoir que tu es sur le bon chemin.
Savoir que tu progresses et que tu as des résultats est le meilleur moyen de tenir la distance. Personne ne médite pour rester celui qu’il était avant.
Nous voulons tous le beurre et l’argent du beurre : la concentration accrue, le bien-être en hausse, le stress en baisse… Et rapidement, si possible.
Comme toute chose, le secret se trouve dans la patience et dans la pratique continue. Pourtant, il existe une astuce pour retirer de la méditation le maximum d’effets, de façon optimale…
Le meilleur moyen de progresser en méditation…
Pratique, mais ne t’attends à rien
Le meilleur moyen de progresser en méditation, est de ne strictement rien attendre de la pratique.
Les premiers mois de méditation sont tout sauf gratifiants. Méditer chaque jour est au départ une véritable torture mentale. Tu as l’impression de perdre ton temps, assis en tailleur concentré sur ta respiration pendant des heures et des heures, pour pas grand chose.
Si tu attends de la méditation d’énormes bénéfices très rapidement, tu vas te planter et être frustré inutilement.
C’est le meilleur moyen d’échouer et abandonner au bout d’une semaine en n’ayant médité qu’un jour sur deux…
Chez moi, les premiers effets positifs se sont faits ressentir du jour au lendemain, après plus de 3 mois de pratique.
J’ai commencé à méditer en Avril 2014. Après environ 3 mois de pratique, je me baladais dans le centre-ville, quand j’ai eu une sensation agréable de plénitude. Je me sentais pleinement conscient de mon environnement, de la foule qui m’entourait, du soleil qui tapait sur ma peau, du sourire léger qui ornait mon visage.
Je m’en rappelle comme si c’était hier.
Dans ma tête, aucune pensée ne hantait mon esprit. Le vide. J’étais juste conscient. Je me sentais bien. Je me sentais entier.
C’est alors que j’ai compris que les 3 mois de méditation quotidienne que j’avais faits auparavant étaient en train de porter leurs fruits.
J’avais commencé avec un but un peu vague. Prendre confiance en moi et supprimer les pensées négatives de ma tête, peu importe le temps que cela me prendrait.
Quand tu commences la méditation, tu ne dois rien espérer. Absolument rien.
Si tu penses pouvoir atteindre l’équanimité en 3 séances de 5 minutes, j’ai une mauvaise nouvelle pour toi… Cela prendra un (peu) plus de temps que prévu !
Sois un spectateur. N’entretiens pas tes pensées.
On me demande souvent ce qu’il faut faire concrètement durant une séance de méditation. Faut-il supprimer les pensées qui surgissent ou bien les laisser passer ?
La méditation consiste justement à ne pas agir sur les pensées qui surgissent dans ton esprit.
Pour méditer efficacement, il faut être un spectateur de ces pensées.
De toute façon, quand tu débutes, tu auras des pensées par dizaines (sauf si tu es doué).
Des pensées du type :
« J’ai tellement hâte de voir le prochain épisode de Dragon Ball Super »
« Mince je crois que j’ai laissé la lumière allumée dans la cuisine ! »
« Je me demande si je vais réussir mon examen demain… J’ai pas assez révisé je pense. Mais bon c’est de ma faute. Après tout j’aurais pu m’y prendre plus tôt, ça m’aurait évité de stresser autant. Oh et puis merde de toute façon si je rate mon année c’est pas si grave, j’aime pas tellement ces études de toute façon. Enfin je sais pas… J’espère quand même réussir mon examen. Au moins pour faire plaisir à mes parents.»
C’est sûrement l’obstacle le plus compliqué en méditation. Être un simple spectateur devant ses propres pensées, plutôt que les entretenir. Nous sommes tellement habitués à entretenir nos pensées négatives, que les observer passivement est une épreuve.
C’est là le cœur de la méditation. Tu te rends compte qu’à chaque fois que tu observes tes pensées, que tu les laisses défiler, elles disparaissent d’elles-même. À chaque fois qu’une pensée surgit et que tu sais retourner à ta respiration, tu deviens meilleur en méditation. Tu progresses de 0,01%.
Comment savoir si tu progresses en méditation
Les sensations agréables que tu ressens pendant ta séance de méditation ne sont pas des indicateurs fiables.
De même, la sensation de bien-être que tu ressens quand tu ouvres les yeux après 15 minutes de méditation n’est pas fiable non plus. Tu te sens mieux sur l’instant, mais ce n’est pas de la progression à proprement parler. C’est un sous-produit de la méditation.
C’est un peu comme en musculation. Quand tu t’entraînes, tes muscles congestionnent. Ils se remplissent de sang et sont plus gros. Pourtant, ce n’est en aucun cas un indicateur de progression. Cela t’indique simplement que le muscle a travaillé correctement durant tes exercices.
De la même manière, en méditation, tu ne dois pas te reposer sur ton ressenti pour savoir si tu as fait une bonne séance ou non.
Tout le monde a des hauts et des bas. Certaines séances vont être très agréables. D’autres le seront beaucoup moins, et tu auras l’impression de lutter contre ton esprit pendant 20 minutes.
« Bonne » ou « mauvaise », tu progresseras à chaque séance, tant que tu appliques les bonnes bases, que tu ne t’attends rien et que tu es un spectateur.
Ainsi, au lieu de te focaliser sur ton ressenti, pose-toi les questions suivantes :
– Est-ce que je peux méditer 5 minutes de plus sans aucun problème ?
– Est-ce que méditer est devenu une habitude, tout comme me brosser les dents ou prendre une douche ?
– Est-ce que j’ai de plus en plus de facilité à être un spectateur, plutôt que d’entretenir mes pensées ?
Si ta réponse est « Oui ! » aux trois questions, alors tu es sur la bonne voie.
Tu ne dois jamais être “trop confortable”
Dès que tu sens que tu peux méditer 10 minutes sans problème, tu dois méditer plus longtemps.
Quand tu sais méditer 15 minutes facilement, tu dois méditer plus longtemps.
Pour progresser en permanence en méditation, tu ne dois jamais être “trop confortable”.
Par exemple, une fois que tu sais méditer pendant 25 minutes sans souci, tu peux exceptionnellement tenter de méditer pendant une heure, pour te confronter à une épreuve un peu plus grande (spoiler : c’est une expérience unique).
Pour en revenir au parallèle avec la musculation, c’est comme le fait de progresser sur les poids. Soulever le même poids pendant des années n’a aucun intérêt. La progression réside dans la surcharge progressive. Soulever de plus en plus lourd, pour prendre de plus en plus de muscle.
En méditation, c’est pareil.
Méditer de plus en plus, de mieux en mieux, et devenir aussi zen qu’un moine…
Sam
Bon article qui m’a permis de comprendre que je ne pousse pas l’effort assez loin en terme de durée.
Par contre, même si tu as écris un précédent article sur la posture à adopter pendant une séance de méditation, je me permets de renvoyer à un article d’un autre site pour ceux souhaitant adopter la position du lotus, demi lotus: http://www.mediter-pour-etre-heureux.com/comment-assouplir-ses-jambes-pour-reussir-la-position-du-lotus/ (moi perso j’y arrive pas vu que contrairement aux orientaux, je suis moins souple, donc je me contente juste de croiser les jambes)
Pas mal, merci. Au début je conseille de commencer avec le demi-lotus, puis de progressivement passer en lotus (quitte à méditer moins longtemps, pour s’y habituer).
Très bon article, qui me permet d’avoir des repères dans mes séances de méditation.
Est-ce déconseillé de chercher à méditer trop longtemps rapidement, comme on éviterait de dire à quelqu’un de charger ses barres trop lourdes sous prétexte que c’est mieux ? Quels en sont les signes ?
Salut Elem.
Je déconseille vivement de méditer trop longtemps rapidement. La progression doit plutôt se faire à l’instinct.
Quand j’ai commencé au tout début, je méditais 10 minutes. J’ai fait ça pendant environ 2 semaines, puis je suis passé à 15. Puis je suis passé à 20 après 2 mois, puis à 25 après 3 mois… Jusqu’à 30.
A chaque fois, c’est parce que je sentais que le temps passait “vite” et que je pouvais passer au niveau supérieur sans souci.
L’indicateur principal, c’est que tu te sens à l’aise avec un certain temps donné. Alors là tu peux rajouter 5 minutes 🙂
Ca te permet de progresser sûrement sans te dégoûter de la pratique.
Comme tu le soulignes, c’est comme en musculation. Un débutant ne va pas mettre 80 kilos dès son premier jour de salle !