La peur de l’échec
La peur de l’échec est un véritable fléau qui sévit dans nos contrées. Tout autour de moi, quand je regarde au-delà des apparences, je vois beaucoup de choses. Des rêves non réalisés, des vies sacrifiées sur l’autel de la sécurité, des petites vies rangées, des possibilités non-accomplies, des changements jamais effleurés, un statu quo dramatique…
L’un des principaux vecteurs de ces situations peu enviables, est comme tu l’auras deviné, la peur. Mais pas n’importe laquelle…
Tout le monde a peur, tout le monde est effrayé, à divers degrés. Nous sommes tous humains et il est normal de ressentir ce type d’émotions.
Pourtant, ce que je trouve inacceptable, c’est de se cantonner à cette peur. De rester bloqué derrière cette porte que l’on sait pleine de promesses, de changements, d’une vie meilleure, d’un potentiel inexploré… Peur de toquer à cette porte, effrayé par ce qu’elle nous réserve… Peur de devenir une personne différente ?
La peur de l’échec est pour moi l’une des pires peurs puisqu’elle est la plus vicieuse. Elle s’immisce dans ta vie sans que tu ne saches pourquoi ni comment. Elle est omniprésente et guide les actions de beaucoup de gens.
Dans ta vie de tous les jours, tu ne te doutes pas forcément de sa présence, mais elle est là. A chaque fois que tu prends du bon temps au lieu de travailler pour accomplir tes objectifs, que tu évites de te confronter à tes devoirs et aspirations, tu plies devant cette peur. Tu rationalises en te disant “non, finalement je préfère regarder la télé”, ou alors tu sors avec tes amis, en sachant que ton devoir n’a pas avancé, tu fais du surplace… Tu abandonnes devant cette peur sans le savoir, tu avoues ton échec avant même de l’avoir vécu. Bref tu es vaincu par quelque chose d’invisible… Est-ce là tout ce que tu vaux ? Plier devant une illusion ? Incapable de reprendre tes esprits et te mettre sérieusement au travail, pour de bon ?
Pourquoi être irréaliste
Être réaliste est la pire chose que tu puisses faire. Tu dois être irréaliste. Visualiser ton objectif accompli, imaginer cette sensation indescriptible d’accomplissement quand tu avances d’un pas, cette sensation du travail bien fait.
Avant même de commencer à travailler, tu dois être convaincu de pouvoir le faire, d’avoir toutes les capacités pour le faire.
En réalité, tu as déjà réussi si tu as ce type de mental.
Être réaliste est la pire chose que tu puisses faire. Tu dois être irréaliste.
Nous avons tous un potentiel qui va bien au delà de ce que l’on pense qu’il est… Bridés dans notre vie de tous les jours par nos peurs, nous ne sommes même pas conscient de l’existence de ce potentiel, convaincus d’être banals et sans grand intérêt.
Rome ne s’est pas faite en un jour… Steve Jobs n’est pas né Steve Jobs, celui que l’on connait. Il l’est devenu.
Picasso n’est pas né Picasso, il l’est devenu.
Roger Federer n’est pas né Federer, légende vivante du tennis… il l’est devenu.
Chacune de ces personnes, jour après jour, a cru en ses rêves. Ils n’ont pas attendu la confirmation que tout allait bien se passer… Leur entourage n’était pas forcément derrière eux pour les pousser… C’est même souvent l’inverse !
“Abandonne, tu es irréaliste.”
“Ton rêve est puéril, arrête de vivre dans ta tête et grandis.“
“Tu n’y arriveras pas.”
Avoir une vision
Ils ont visualisé leur travail accompli, leur chef-d’oeuvre fini, la personne qu’ils voulaient devenir. Ils avaient un rêve, un idéal, et ont travaillé sans relâche, sans aucune confirmation “tangible” que leur travail allait un jour porter leurs fruits. Aucun indicateur leur disant de continuer et persister. Pourtant, ils l’ont fait. Chacun dans son domaine, a laissé sa marque de manière grandiose.
Comme je te l’ai dit précédemment, ils ne sont pas nés “génies” ou “doués“… Je ne crois pas à cette légende qui veut que les personnes les plus “talentueuses” dans leur domaine soient dotés d’un don spécial ou qu’ils soient bénis des dieux.
Ce que je crois, c’est que ces personnes, des êtres humains comme nous, sont dotés (ou non) à la base d’un mental de guerrier.
Ils arrivent à visualiser ce qu’ils veulent, se mettent au boulot, et avancent. Pas à pas, échec après échec, année après année, leur oeuvre s’est écrite.
Tu as bien lu. Ces mêmes personnes ont tous eu leur traversée du désert… Échec après échec, ils ont peaufiné leur art, appris de leurs erreurs, se sont remis en question, refusant la médiocrité et la stagnation… Ces mêmes personnes au sommet de leur art, que tout le monde adule, sont en réalité celles qui ont vécu le plus d’échecs. Ils ont persisté car ils avaient une vision qu’ils considéraient comme la réalité. Leur réalité future.
Pourquoi l’échec est vital
L’échec ne doit pas être évité. Tu dois apprendre à aimer l’échec. Tu dois apprendre à aimer entendre le mot “non”. A ce que l’on te ferme les portes, que l’on te rit au nez quand tu annonces ton ambition, que l’on te dise que tu es “têtu“, “irréaliste“. Tu dois sourire quand l’échec arrive. Quand on remet en cause tes capacités, ton potentiel… Cela veut dire que non seulement tu es sur la bonne voie, mais aussi que tu progresses. C’est une balise qui te dit “Continue tout droit ! Ne t’arrête pas maintenant ! Tu vas le faire !”. Le progrès fait peur aux gens. Quand tu progresses, tu brises le statu quo qui est la réalité quotidienne de beaucoup de gens. Tu passes dans la catégorie de ceux qui ont ont une mission à accomplir, de ceux qui n’accepteront jamais la médiocrité comme standard dirigeant leur vie.
Tu dois sourire quand l’échec arrive.
C’est principalement pour cette raison que je trouve que se cantonner à la peur de l’échec est non seulement absurde, mais aussi totalement irrationnel.
Tout le monde vit des échecs. Personne n’est né directement au sommet de son art… Tout le monde doit travailler dur, très dur, sans relâche, pour devenir un jour la personne qu’il ambitionne d’être. Personne n’a de balises lui disant de continuer, de persister… A part ceux qui savent comment appréhender et interpréter l’échec !
Sam
“Roger Federer n’est pas né Federer, légende vivante du tennis… il l’est devenu.”
Samir Samir Samir ……
Il est né avec un talent :p
Hey Etienne.
Bien sûr ! Mais ce que je veux dire, c’est que ce talent n’est pas aussi important que l’on croit.
Il est même minoritaire je dirai.
Le talent n’est qu’une base, à partir de laquelle il a travaillé sans relâche, des milliers voire dizaines de milliers d’heures à l’entraînement…
Il y a beaucoup de personnes qui naissent avec un talent, pourtant combien utilisent réellement ce talent à leur plein potentiel, sans se reposer sur celui-ci ?
Sam
Encore faut-il se trouver un talent.
Federer devait surement être très bon en sport, il aimait bien le tennis surement. Il s’est trouvé une passion (surement parce qu’il était très bon, on ne devient pas champion dans un sport si on a aucune capacité).
C’est drôle, en lisant le titre de l’article, j’ai cru qu’il pourrait correspondre à ma situation mais c’est un angle opposé que tu as abordé.
Tu écris : “A chaque fois que tu prends du bon temps au lieu de travailler pour accomplir tes objectifs, que tu évites de te confronter à tes devoirs et aspirations, tu plies devant cette peur [de l’échec]. Tu rationalises en te disant « non, finalement je préfère regarder la télé », ou alors tu sors avec tes amis, en sachant que ton devoir n’a pas avancé, tu fais du surplace…”
En fait mon cas (assez courant d’ailleurs) complète assez bien ton article. Ma peur de l’échec me pousse au contraire à étudier à fond et à entreprendre des changements radicaux dans mon mode de vie quand je me rends compte de certaines choses, cela afin de devenir la personne la plus compétente et droite possible, de faire le moins d’erreurs possible. C’est donc une force positive dans une certaine mesure. Sauf que se sentir coupable quand on prend une journée un peu off, tout transformer en compétition, se faire du mal parce qu’on refuse le concept de “transition”, ça conduit assez vite à se couper des autres, et au burn-out.
Je pense que se mettre trop la pression est délétère sur le long terme (merci captain obvious) et que se concentrer excessivement sur des progrès à faire dans un nombre limité de domaines ne conduit pas au bonheur. Par exemple j’ai accordé une importance démesurée à mon travail scolaire pendant fort longtemps, ce qui m’a empêché de sortir avec des gens et de découvrir pleins de choses de la vie. Et mes aptitudes sociales ne se sont jamais très bien développées, ce qui pose problème eh bien assez régulièrement puisqu’il se trouve je suis entourée d’autres êtres humains.
Je suppose que ce n’est pas révolutionnaire comme conclusion mais j’imagine que l’idéal pour être heureux est de trouver un équilibre entre exigence et indulgence envers soi-même. Ou on peut être quelqu’un de très aimé et très à l’aise avec les gens mais incapable de faire cuire des pâtes, ou un handicapé social très compétent dans son domaine, après tout pourquoi pas.
Salut Léa, ton commentaire est très pertinent.
Dans mon article je me focalise surtout sur le fait que les gens d’une manière générale, avant même de commencer à entreprendre des changements dans leur vie, sont effrayés par le(s) potentiel(s) échec(s) qu’il pourrait recevoir en pleine figure.
Ton cas est différent… Au moins, tu passes à l’action et tu passes énormément d’heures à n’en pas douter à travailler pour éviter à tout prix d’échouer. Tu devrais prendre le problème à l’envers et te dire que tu fais tout pour réussir, non pas pour ne pas échouer. Tu passes d’une mentalité un peu faiblarde à quelque chose de plus “fort”.
“Je pense que se mettre trop la pression est délétère sur le long terme (merci captain obvious) et que se concentrer excessivement sur des progrès à faire dans un nombre limité de domaines ne conduit pas au bonheur.”
Tout à fait. L’équilibre est un concept que je développerai dans un prochain article (merci pour l’idée !) et qui est capital. Tu ne peux pas te contenter te simplement vivre pour être le meilleur partout. Cela peut aller pour certaines (rares) personnes mais pour la plupart d’entre nous cela peut nous mener à un “burn-out” comme tu le dis.
C’est pour cela qu’à côté je médite quotidiennement pour garder les idées claires et savoir faire la part des choses, savoir quand lâcher un peu de lest et m’amuser, profiter de la vie.
CF mon article si la méditation t’intéresse : https://www.guerrierpacifique.fr/comment-rester-motive-en-revelant-votre-feu-interieur/
Mon conseil pour toi serait que tu te fixes un certain nombre d’heures par jour à accorder à chaque activité, te mettre des balises. Il n’est pas indispensable de travailler 6 heures par jour quand 2, 3 heures par jour peuvent te suffire pour atteindre tes objectifs. De cette manière tu auras plus de temps libre à allouer pour tes passions, tes relations avec ta famille, amis etc…
Sam
Oui, je pense aussi que se mettre des balises aide à garder un équilibre, et c’est ce que j’essaie de faire, c’est aussi pour ça que j’ai repris la musique, pour avoir une activité dans la journée qui me permette de me détendre sans avoir l’impression de perdre mon temps.
Je suis convaincue que méditer peut apporter de grands bienfaits sur le long terme, mais je me sens incapable d’essayer et ce n’est pas vraiment un de mes objectifs pour l’instant. Peut être que j’y reviendrai plus tard dans ma vie, mais pour l’instant j’ai tendance à alterner les phases d’apathie limite dépressive avec les phases de tension (pas forcément du stress, ça peut être un enthousiasme assez extrême pour quelque chose), tu me diras justement méditer pourrait m’aider à réguler tout ça, mais être dans une phase comme dans l’autre rend le fait de se poser au calme excessivement difficile.