La musculation est un marathon. Vu de l’extérieur, faire de la musculation se résume à aller en salle, pousser de la fonte et voir son corps changer en quelques mois. En réalité, les progrès en musculation sont très lents.
La première année, il n’est pas rare de prendre plus de 10 kilos en restant relativement sec. Par contre, dès la deuxième année, les progrès sont beaucoup plus lents et il faut savoir faire preuve d’une patience solide.
C’est pourquoi la musculation est un marathon, et non un sprint.
Celui qui décide de se mettre à la musculation fait un choix de vie. Vivre mieux, plus sainement, sculpter son physique et renforcer son mental, en échange de quelques heures par semaine.
Dès lors, rester motivé durant des années et des années peut s’avérer difficile. Les hauts et les bas existent chez tout le monde, et il est facile de perdre de vue l’objectif initial principal…
Tout ce qui importe, c’est de continuer d’avancer, malgré tes conditions. La pire chose que tu puisses faire serait d’abandonner totalement la discipline. Je vais donc te révéler quelques astuces que j’utilise pour garder la même motivation que j’avais à mes débuts.
1) Prends du repos régulièrement
Il y a un temps pour tout.
Il y a un temps pour le travail, et il y a aussi un temps pour le repos. En musculation, le mental et le corps sont mis à l’épreuve très souvent. Ainsi, je conseille de prendre du repos régulièrement durant l’année. 1 semaine de repos total, tous les 6 mois.
Cette pause permet à la fois de reposer tes articulations, tes muscles mais aussi ton système nerveux et ton mental. J’ai même remarqué qu’au retour de ces pauses j’étais un plus fort, et un peu plus motivé pour aller à la salle qu’auparavant.
Même si cette pause se traduit par une “perte” de 2 semaines de travail dans l’année (ce qui n’est pas grand chose), ces deux semaines sont vitales, car elles t’apportent plus qu’elles ne te prennent. Une Formule 1 ne peut pas effectuer toute sa course sans faire un arrêt aux stands, pour faire le plein d’essence et changer les roues. Ce passage aux stands est critique !
Le passage au stand est nécessaire.
De même, le commun des mortels ne peut pas compter que sur sa volonté 365 jours sur 365 pour aller à la salle, hautement motivé et prêt à exploser ses performances.
Voilà pourquoi une pause régulière te donne plus qu’elle ne te prend. La musculation est une course de fond. Il faut avoir une vision long-terme et avancer lentement, avec précaution et patience.
2) Fixe-toi des objectifs
Quand tu as commencé la musculation, tu étais probablement maigrichon ou gros. Ton but premier était de t’extraire de cette condition et d’avoir un corps musclé, esthétique et dont tu n’aurais pas honte. Au fil de ta progression, tes objectifs ont changé et tu as commencé à en vouloir plus.
Je me rappelle de mes débuts, j’étais moi aussi maigrichon. Je me disais qu’avec 6 kilos de plus, cela serait parfait, et je n’aurais pas besoin de plus de masse musculaire. Pourtant, une fois arrivé à 72 kilos, je me suis rendu compte que j’étais encore trop maigre. Aujourd’hui, même arrivé à 79 kilos, je me rends compte que je n’ai pas fait le tiers du chemin possible.
C’est pourquoi se fixer régulièrement des objectifs est crucial en musculation, que cela soit en termes de performances ou de physique.
Par exemple, tu te rends vite compte que tu développes des déséquilibres musculaires. Tes pectoraux ne seront pas aussi développés que tes épaules, tes mollets ne seront pas aussi développés que tes cuisses, etc…
Régulièrement, je me fixe des objectifs pour rattraper mes points faibles. Cela se traduit par un “plan de bataille” que je développe pour y arriver : intégrer des séries de 100 dans mon programme, rajouter des rappels, utiliser la pré-fatigue, etc…
Sans ces petits objectifs, tu te contentes d’aller à la salle sans repères qui te permettent de savoir pourquoi tu t’entraînes.
Sans objectifs, pas de motivation.
3) Prends des photos de ton évolution
Un phénomène intéressant se produit chez le pratiquant de musculation : son point de vue ne cesse d’évoluer.
Ainsi, même s’il n’a pas du tout l’impression de prendre du muscle et de rester un éternel maigrichon, son entourage voit le progrès.
Le meilleur moyen d’observer ton évolution reste de te prendre régulièrement en photo et d’admirer le résultat de tes efforts ! En effet, si tu as l’impression de te bouger les fesses pour rien, cela peut être très vite frustrant.
J’ai d’ailleurs une histoire à te raconter.
J’ai récemment effectué un échange universitaire à l’autre bout du monde. Pendant plus de 10 mois, je n’avais aucune manière de me peser, je ne savais pas si je prenais du poids ou non. Même si je me voyais progresser en photo, j’avais l’impression d’être toujours maigrichon. Il n’en était rien. À mon retour, j’ai vu que j’avais pris 3 kilos de muscles, en restant relativement sec !
J’ai alors compris que le meilleur moyen d’observer ta progression est de faire confiance à ton miroir.
Revoir ses anciennes photos et voir le chemin parcouru est une source de satisfaction énorme pour le pratiquant sérieux.
4) Tu n’as pas réellement besoin de motivation
Tu n’as pas réellement besoin de motivation pour faire de la musculation… En réalité, tu dois faire en sorte de devoir être motivé pour ne pas aller à la musculation.
Cela paraît contre-intuitif, mais réfléchis-y un instant. Quand tu as débuté la musculation, tu n’avais pas besoin de motivation. Tu y allais car tu anticipais les changements futurs, tu prenais un plaisir immense à aller à la salle chaque jour. La musculation te faisait te sentir bien.
Pour ne pas aller à la salle et te reposer, là il te fallait de la motivation ! C’est à cet état d’esprit que tu dois revenir.
C’est une petite astuce mentale que tu peux utiliser quand tu commences à douter. Vois le fait de ne pas aller à la musculation comme négatif, quelque chose de chiant qui te demanderait de la motivation, car cela ralentirait ta progression !
5) La musculation est un jeu
C’est le conseil le plus important que je puisse te donner.
La musculation est un luxe que l’on peut se permettre, et qui nous fait nous sentir bien. C’est avant tout quelque chose de très agréable. Le simple fait de soulever des poids, voir son muscle se remplir de sang et battre ses performances est quelque chose de grisant.
De temps en temps, je rajoute des exercices supplémentaires “en léger” par-ci par-là (en plus de mon programme), car j’adore les pratiquer !
Tu adores travailler les bras ? Rajoute quelques curls en léger à la fin d’une séance quand tu en as envie ! Tu adores faire les pectoraux ? Rajoute un exercice pectoraux bonus quand tu en as envie !
Là encore, ces exercices me donnent plus qu’ils ne me prennent.
Je ne suis ni partisan d’une musculation “extrêmiste” dans laquelle tout est carré et calculé au millimètre et dans laquelle on ne peut s’accorder aucun écart, ni partisan d’une musculation complètement aléatoire “en touriste”.
Je suis pour une musculation carrée, axée sur la progression à long-terme, mais dans laquelle le plaisir a aussi une place importante, car je sais que cela reste avant tout un luxe…
…Et un jeu !
Sam
